La reine Elizabeth II (1926-2022).

Détenante du plus long règne de Grande-Bretagne -70 ans !), la monarque s'est toujours illustrée par sa constance et sa discipline. Autant appréciée que décriée, elle reste un personnage fort, célèbre pour son attachement à l'Écosse et aux Highlands.

La reine Elizabeth II (1926-2022)
La reine Eliozabeth II - Michael Garnett - cc

La reine Elizabeth II, née le 21 avril 1926, a été une figure centrale de l’histoire moderne du Royaume-Uni et du Commonwealth. Son règne, qui s’est étendu sur plus de sept décennies, est le plus long de l’histoire britannique, surpassant celui de la reine Victoria. Elle a été témoin de transformations mondiales majeures, allant de la décolonisation à l’ère numérique, tout en maintenant une présence constante et rassurante pour ses sujets. Son influence a dépassé les frontières du Royaume-Uni, faisant d’elle une figure respectée sur la scène internationale. Cet article explore sa vie, depuis son enfance jusqu’à son accession au trône, en passant par ses grandes actions, les controverses qui ont marqué son règne, et le rapport particulier des Écossais à leur souveraine.

Biographie de la reine Elizabeth II

Enfance

Elizabeth Alexandra Mary Windsor est née au 17 Bruton Street à Mayfair, Londres. Fille aînée du prince Albert, duc d’York (qui deviendra plus tard le roi George VI) et de Lady Elizabeth Bowes-Lyon, elle n’était pas destinée à régner. Son enfance a été relativement paisible et éloignée des projecteurs. Elle a été éduquée à domicile avec sa sœur cadette, la princesse Margaret, recevant une éducation axée sur l’histoire, le droit constitutionnel et les langues modernes.

L’abdication de son oncle, le roi Edward VIII, en 1936, a bouleversé sa vie. Son père est devenu roi, et Elizabeth est soudainement devenue l’héritière présomptive du trône. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle a insisté pour contribuer à l’effort de guerre. À 18 ans, elle a rejoint le Service territorial auxiliaire, où elle a été formée comme conductrice et mécanicienne, faisant d’elle la première femme de la famille royale à servir dans les forces armées à titre actif.

Accession au trône

Le 6 février 1952, le roi George VI est décédé subitement, propulsant Elizabeth, alors âgée de 25 ans, sur le trône. Son couronnement le 2 juin 1953 à l’abbaye de Westminster a été un événement historique, étant le premier couronnement télévisé, regardé par des millions de personnes à travers le monde. Cet événement a marqué le début d’une nouvelle ère pour la monarchie, symbolisant la modernisation et l’adaptation à un monde en évolution rapide.

Dès le début de son règne, Elizabeth II a compris l’importance de la symbolique et du devoir. Elle s’est engagée à servir ses peuples et à maintenir la dignité de la monarchie. Elle a entrepris de nombreuses tournées dans le Commonwealth, visitant plus de 100 pays au cours de son règne, ce qui en fait le monarque le plus voyageur de l’histoire britannique.

Grandes actions

La reine Elizabeth II a joué un rôle essentiel dans la transition du Royaume-Uni d’un empire colonial à une nation moderne et multiculturelle. Son engagement envers le Commonwealth a été particulièrement notable. Elle a œuvré pour renforcer les liens entre les nations membres, encourageant la coopération sur des questions telles que le développement économique, l’éducation et la santé.

Sous son règne, la monarchie a vu des réformes significatives. Elle a soutenu des changements pour rendre la famille royale plus accessible et transparente, notamment en permettant la diffusion télévisée des cérémonies et en modernisant les protocoles royaux. Elle a également adopté de nouvelles technologies, utilisant les médias sociaux et le web pour communiquer avec le public.

Pendant les périodes de crise, la reine a souvent été une figure unificatrice. Son discours lors de la première guerre du Golfe, ses visites aux victimes d’attentats terroristes, et plus récemment, son adresse à la nation pendant la pandémie de COVID-19, ont été largement salués pour leur capacité à rassurer et à inspirer.

Controverses

Malgré son image de stabilité, le règne d’Elizabeth II n’a pas été sans défis ni controverses. La gestion des affaires familiales a souvent été au centre des critiques. Les divorces de trois de ses quatre enfants dans les années 1990 ont suscité des questions sur la pertinence de la monarchie dans une société moderne.

La mort de la princesse Diana en 1997 a été un moment particulièrement difficile. La réaction initiale de la reine, perçue comme distante, a entraîné une baisse de popularité et des critiques publiques. Elle a finalement prononcé un discours émouvant, reconnaissant l’affection du public pour Diana, ce qui a contribué à restaurer la confiance envers la monarchie.

De plus, la relation de la monarchie avec son passé colonial a été un sujet de débat. Des appels à reconnaître et à s’excuser pour les injustices commises pendant l’ère coloniale ont été lancés. Bien que la reine ait exprimé des regrets pour certaines actions passées, beaucoup estiment que la monarchie doit faire davantage pour aborder ces questions.

Le rapport des écossais à la Reine Elizabeth II

Le lien entre la reine Elizabeth II et l’Écosse est profond et complexe. Elle portait officiellement le titre de “Reine d’Écosse” et entretenait une affection particulière pour le pays. Sa résidence du château de Balmoral, en Écosse, était son lieu de prédilection pour les vacances d’été, reflétant son attachement personnel à la région. Elle aimait particulièrement y séjourner, chasser le cerf, et profiter des grands espaces sauvages écossais.

Cependant, le sentiment nationaliste croissant en Écosse a parfois mis en question ce lien. Les mouvements pour l’indépendance ont soulevé des interrogations sur le rôle de la monarchie en cas de séparation du Royaume-Uni. Malgré ces tensions, la reine a toujours exprimé son respect pour la volonté du peuple écossais, tout en soulignant l’importance de l’unité.

Lors du référendum sur l’indépendance de l’Écosse en 2014, elle est restée officiellement neutre, conformément à son rôle constitutionnel. Néanmoins, elle a exprimé l’espoir que les Écossais réfléchiraient soigneusement à l’avenir. Après le vote contre l’indépendance, elle a appelé à la réconciliation et à la collaboration.